Session #4

Observation de l’océan et diplomatie océanique au prisme des infrastructures de surveillance environnementale

Reflétant et participant à la mise à l’agenda international des océans, le double événement de l’OOSC et de l’UNOC a consacré la place centrale d’un discours, notamment porté par des communautés scientifiques, sur la nécessité de développer, structurer et pérenniser des infrastructures de surveillance de l’Océan afin d’améliorer sa connaissance et d’orienter sa gestion et sa gouvernance. Ces discours promeuvent la consolidation de dispositifs scientifiques existants et/ou émergents et leur transformation en infrastructures de connaissance présentées comme des biens d’intérêt public, capables de servir plusieurs usages et usagers, au-delà des frontières disciplinaires et par-delà la communauté scientifique. Une telle stratégie vise à (ré)encastrer ces dispositifs dans la société afin d’en légitimer l’existence, le financement et le maintien, et interroge leur modes de gouvernance à l’avenir.

Cette séance propose une analyse empirique et critique de cet « infrastructuring », entendu comme la fabrique processuelle de telles infrastructures. À partir de l’enquête ethnographique collective du groupe ODIPE, nous suivons les acteurs qui portent cette stratégie ainsi que les initiatives qui l’incarnent, afin d’explorer les liens entre infrastructures de surveillance de l’Océan et diplomatie océanique. Nous interrogeons la manière dont cet  « infrastructuring » est travaillé par divers projets et intérêts – parfois en concurrence – et au croisement de plusieurs arènes. Notre présentation reviendra sur une série de tensions et de transformations que cette dynamique implique. Nous examinerons notamment les difficultés à concevoir des infrastructures à la fois communes, fondées sur des pratiques et standards harmonisés, et polyvalentes. Nous explorerons la façon dont de nouveaux acteurs, tels que des fondations philanthropiques, investissent désormais le financement et développement de telles infrastructures et cherchent à consolider leur  « pouvoir infrastructurel » pour influer sur la gouvernance océanique. Enfin, nous adopterons une perspective critique sur cette approche consistant à penser la gouvernance et la diplomatie océanique au prisme des infrastructures de surveillance environnementale.

Cette séance sera une occasion de mettre ces réflexions à l’épreuve d’une discussion pluridisciplinaire, conviant aussi bien les sciences « naturelles » que « sociales » et des discutant.e.s  directement investi.e.s dans le développement et/ou l’analyse critique de telles infrastructures.

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🗓️ Date : Mardi 3 mars 2026

⌚ Horaire : 13h-14h en ligne et jusqu’à 15h sur place

📍Lieu : ENS, Paris (TBC)

✍ S’inscrire

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Invité.e.s :

  • TBC

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